La fatigue est un des effets secondaires les plus communs et des plus éprouvants du cancer et ses traitements associés. Bien que sa prévalence soit variable, la quasi-totalité des patients subit une fatigue liée à la chimiothérapie ou à la radiothérapie et plus d’un tiers continue de ressentir cette fatigue 10 ans après la rémission. Ce phénomène, dont les causes sont encore peu connues, perturbe profondément la qualité de vie et peut – dans certains cas – réduire les chances de survie. Pourtant, cette fatigue chronique est largement sous-estimée par les patients et faiblement prise en compte par les cliniciens. Ce manque de considération est sans doute à mettre au compte d’une méconnaissance des mécanismes sous-jacents, des facteurs de risque et des prises en charge possibles. A noter également que si bon nombre de facteurs sont associés à l’apparition de la fatigue, il n’est, à l’heure actuelle, connu ni leur part respective, ni la nature de leurs interactions. L’essence multifactorielle de ce phénomène donne à voir un système dynamique au carrefour des dimensions biologiques, psychologiques et sociales, rendant son évaluation et sa prise en charge particulièrement complexe.
Dates importantes :