La rhétorique politique et médiatique en Europe ou en Amérique du Nord réduit la catégorie des intermédiaires des migrations à celle des « passeurs ou des trafiquants, décrits comme cupides et peu scrupuleux ». Cette figure, floue et réductrice, participe de légitimer les politiques répressives et humanitaires à l’égard des personnes en migration qui mobilisent alors différentes ressources, réseaux et stratégies pour parvenir à circuler en prenant souvent toujours plus de risques. Se contenter de cette lecture qui fait de la question migratoire une crise à résoudre occulte inévitablement la diversité des acteurs impliqués dans la « mondialisation migratoire ». La complexité de leur rôle, de leurs intérêts et de leurs actions s’en trouve éludée, alors même qu’elle traverse de nombreuses institutions, et ce jusqu’aux États eux-mêmes. Ces derniers contribuent en effet par les politiques déployées et les traités signés parfois au détriment du droit international, à des fins de contrôle, de répression, mais aussi de gestion et d’encadrement de la main-d’œuvre, à favoriser l’émergence d’une myriade d’acteurs indispensables au mouvement comme à l’installation.
Modalités de soumission
Les propositions résumées d’articles peuvent être rédigées en français ou en anglais et devront comprendre l’affiliation de l’auteur·e, une proposition de titre et un résumé de 1 000 caractères (espaces compris).
Elles peuvent émaner de différentes disciplines des sciences sociales, et sont à envoyer à Assaf Dahdah, Kevin Mary et Olivier Clochard
avant le 1er septembre 2022.
Les articles acceptés pourront être rédigés en français, anglais ou espagnol.
Pour plus de détails (normes, nombre de caractères, présentation, etc.) : https://journals.openedition.org/remi/5848
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