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12 avril 2021
MSHB
Le programme PEPPS sur la Pertinence Environnementale de la restauration des Petits marais et Prés Salés, labellisé de 2019 à 2021 se prolonge grâce à un financement de la Fondation de France.
Le grand Loch (Guidel, 56), ria poldérisée depuis la fin du XIXème siècle (C. Dèbre, Mars 2021)

L’aménagement des espaces littoraux a été dominé pendant des siècles par la construction d’ouvrages séparant la terre de la mer, notamment pour protéger les populations des submersions marines (Guerrin, Bouleau, 2014). La politique d’assèchement des marais arrières-littoraux a aussi largement été justifiée par les maladies endémiques transmises par les moustiques de ces zones. Dans les marais littoraux, de tels ouvrages ont le plus souvent également permis de les soustraire à l’influence de la marée, en particulier pour y développer des activités agricoles. Or, ce « gain » de terres sur la mer est de plus en plus remis en question pour des raisons économiques (déprise agricole et spécialisation touristique des littoraux) mais aussi environnementales : d’une part du fait du passage d’un principe de défense à celui d’adaptation pour lutter contre les submersions et d’autre part via la reconnaissance de l’importance de la biodiversité et de la fonctionnalité écologique des marais littoraux. La « dépoldérisation » qui permet la reconnexion à la mer de ces espaces est donc une manière de répondre aux objectifs de gestion du littoral tant pour la préservation d’espaces naturels littoraux que pour la lutte contre les risques de submersion (Goeldner-Gianella, 2013). Un certain nombre de sites sont concernés aujourd’hui par une dépoldérisation programmée notamment car s’impose à leurs gestionnaires l’application de cadres réglementaires. Si de telles approches ont depuis plusieurs années été développées en Europe occidentale (notamment en Angleterre et aux Pays-Bas : Wolters et al. 2005), la France manque cruellement d’éléments scientifiques, socio-économiques comme écologiques, sur le succès de telles opérations.

Dans une première phase de nos travaux de recherche, le programme PEPPS (Pertinence Environnementale de la restauration des Petits marais et Prés Salés ; 2019-2021) s’intéresse à des sites dont, pour la plupart, la dépoldérisation est ancienne et permet de retracer les trajectoires écologiques et les dynamiques sociales à moyen et long terme. Dans le prolongement de ce programme, une nouvelle recherche (DPM - PEPPS 2), va se concentrer exclusivement sur le temps court de ces opérations : le « juste avant » et le « juste après ». En effet, les premiers résultats de PEPPS tendent à montrer que ces temps de la reconnexion semblent être des moments clés tant pour la dynamique écologique que pour les représentations sociales de ces transformations qui peuvent être parfois brutales. Il s’agit d’analyser les temporalités de la restauration suivant le type de dépoldérisation envisagé, allant d’une simple reconnexion à la mer par une ouverture de clapets à une dépose de digues ou à des déblais. En parallèle d’une approche écologique, ces différents types de dépoldérisation ayant un impact très variable sur les paysages et les usages, seront également analysés leurs effets sur les représentations des sites étudiés. L’objectif est ainsi, sur la base d’une meilleure connaissance du fonctionnement des petits marais littoraux et des représentations sociales de la dépoldérisation, de fournir des outils d’aide à la décision et à la gestion de ces opérations de reconnexion à la mer à venir et ainsi d’accompagner les gestionnaires face aux impératifs tant réglementaires, sociétaux et d’adaptation auxquels ils doivent faire face.

Durée du projet : Janvier 2021 – juin 2023

Mots-Clés thématiques :

Pratiques et représentations sociales de l'espace | petits prés salés | poldérisation | restauration écologique

Programme de recherche DPM -PEPPS 2 porté par :

  • Célia Dèbre, Maître de conférences en urbanisme et aménagement à l’université Bretagne Sud, équipe de recherche « Géoarchitecture : territoires urbanisation, biodiversité, environnement ».
  • Sébastien Gallet, Maître de conférences en écologie à l’Université de Bretagne Occidentale, équipe de recherche « Géoarchitecture : territoires urbanisation, biodiversité, environnement ».
  • Julien Pétillon, Maitre de conférences en Ecologie à l’université Rennes 1, ECOBIO.

Illustration : Le grand Loch (Guidel, 56), ria poldérisée depuis la fin du XIXème siècle (C. Dèbre, Mars 2021)

liens

Projet PEPPS