La jeune recherche sur le genre en Bretagne : Enjeux et perspectives pour la gouvernance des établissements d'enseignement supérieur
L’enjeu de cette recherche interdisciplinaire (juristes, sociologues, sociolinguistes, anthropologues, politologues, etc.), interuniversitaire (Rennes 2, Rennes 1, UBO, UNIL, UNIGE, Université de Nantes, Université du Maine) et international (France, Suisse) est de faire un état des lieux de la jeune recherche sur le genre en Bretagne en ALLSHS et d’analyser les enjeux actuels des pratiques de gouvernance des grandes écoles, des universités et des pouvoirs publics en matière de développement et d’institutionnalisation des études sur le genre en Bretagne.
En effet, malgré une production intellectuelle française reconnue au niveau international dans le champs des études sur le genre (C. Delphy, M. Foucault, F. Héritier, M. Perrot, C. Guillaumin, etc.), la recherche et l’enseignement français accusent un retard du point de vue de l’institutionnalisation de ces études, en comparaison avec la Suisse ou encore les USA. Ce retard est en train de se combler, avec la création d’un GIS « genre » au CNRS et la mise en place de politiques d’égalité femmes / hommes au sein des pratiques de gouvernance des universités et des grandes écoles, politiques favorables à l’ancrage pérenne de ce champ de recherche. Les collectivités territoriales bretonnes, particulièrement sensibles à la question de l’égalité, ont, depuis les années 1980, financé et soutenu des formations et des recherches sur le genre.
Dans ce contexte local de partenariat déjà ancien entre les politiques publiques et les études sur le genre, le projet a commencé à analyser les interactions entre la formation d’un nouveau champ de recherche et les pratiques de gouvernance des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Nous avons cherché à savoir comment une recherche émergente, portée par de plus en plus de jeunes chercheur-e-s, sollicite différentes ressources (réseaux, collectivités territoriales, etc.) pour influer sur les pratiques de gouvernance des universités et des grandes écoles, et participer à l’inscription institutionnelle de thèmes innovants.