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Le projet REL-ARTS porte sur la « relation critique » (Starobinski) en France : les arts visuels vus à travers les écrits (écrits de poètes, d’artistes, de critiques), dans la période 1944-1964. Novembre 1944: le Salon d’automne ou « Salon de la Libération », célèbre pour la première fois P. Picasso (1881-1973). Juin 1964 : Le Grand Prix de la Biennale de Venise est attribué à l’artiste américain R. Rauschenberg (1925-2008). Cette date pourrait symboliser la nouvelle prépondérance artistique de New-York sur Paris.

Cette période semble moins étudiée que celle des avant-gardes du début du siècle ou celle que pourraient ouvrir les « Nouveaux Réalistes ». Or, elle est foisonnante du point de vue de la création, de la monstration et des affrontements théoriques recouvrant des clivages politiques et des rapports de force mouvants (sur l’art abstrait par exemple). Par ailleurs, sur le terrain de la critique, les rôles se renversent, se déplacent ou se brouillent selon que la peinture est vue par des écrivains, des artistes ou des spécialistes (historiens d’art ou philosophes semblant prendre le pas sur les écrivains auprès des artistes). La critique d’art en ressort sous un statut textuel complexe. Il s’agit d’examiner et de réévaluer à la fois la spécificité de l’écriture sur les arts dans cette période, la construction discursive des représentations des arts, la place des écrivains et des artistes dans l’élaboration de ces représentations. Et ce, par une approche interdisciplinaire confrontant des spécialistes de l’histoire de l’art et des études littéraires, de l’esthétique, de la sociologie de la réception et des critiques. L’examen de la place de la peinture au tournant du xx^e siècle en France (à Paris vs New-York, en particulier) impose d’observer les relations artistiques entre les États-Unis et la France après le retour d’Amérique des Surréalistes.

The REL-ARTS project is about the ‘critical relation’ (Starobinski) in France: visual arts as seen through the writings (of poets, artists and critics) in the period from 1944 to 1964. November 1944: the Autumn Exhibition or ‘Liberation Exhibition’ honors P. Picasso (1881-1973) for the first time. June 1964: the Grand Prize at the Venice Biennale is awarded to the American artist R. Rauschenberg (1925-2008). This event marks a switchover towards a new artistic predominance of New York over Paris.

This period appears have been less studied than that of the avant-gardes from the early century or that which was brought in by the New Realists. Yet it is particularly fertile in terms of creation, exhibiting and theoretical challenges with regard to political rifts and shifting power relationships (over abstract art, for example). Furthermore, in the realm of criticism, roles are reversed, displaced or blurred, depending on whether painting is analyzed by writers, artists or specialists (art historians or philosophers appearing to be taking precedence over writers about artists). Art criticism then takes on a complex textual status. Our aim is to examine and reassess at once the specific nature of writing about art in the period, the discursive constructions of artistic representations and the place of writers and artists in the development of these representations - all of this by way of an interdisciplinary approach engaging specialists in art history, literary studies, aesthetics and the sociology of reception and criticism. The study of the status of painting at the turn of the twentieth century in France (in Paris vs. New York in particular) requires an investigation of artistic relations between the US and France after the Surrealists’ return from America. This project will be carried out over a period of two years (2017-2018).