Les travaux des chercheurs participant au projet débuteront par un état des lieux effectué par un sociologue invité dans le cadre d’une conférence visant à définir la sociabilité qui, selon la thèse de M. Forsé (1991), « désigne l’ensemble des relations qu’un individu entretient avec d’autres compte tenu de la forme que prennent ces relations ».
Le concept de sociabilité n’a pas la même historicité en France et en Grande-Bretagne ; il a été introduit dans les sciences sociales grâce au sociologue allemand Georg Simmel (1981) qui y voit une forme d’interaction, insistant sur « le lien de réciprocité qui flotte en quelque sorte librement entre les individus ». Simmel considère que la sociabilité est une « forme mouvante et jamais définie ». Ce sont toutes ces formes de « relations et d’actions réciproques » qui nous intéressent ici, dans une perspective qui s’inscrit dans le courant interactionniste de l’Ecole de Chicago en particulier, mais pas exclusivement, et privilégie une approche culturaliste.
Le projet s’articulera ensuite autour de deux axes, la sphère publique et la sphère privée, et examinera l’émergence de nouveaux rituels, d’une nouvelle codification des rapports sociaux, se produisant souvent dans de nouveaux espaces de sociabilité. La question du rapport à autrui et de la place de l’individu au sein de nouveaux réseaux sera alors examinée et une comparaison systématique entre les deux nations sera effectuée.